La jeune fille près du moulin
Ce soir, j’irais, à l’heure où Montmartre s’endort,
Te caresser de loin ! Te caresser des yeux !
Et pleurer de te voir en ce sombre décor,
Confier ta détresse à ce muret breneux.
Et Lorsqu’éclairera, de sa robe aniline
Ton visage grimé, ce moulin populaire,
Approcheront alors, lueurs opalines,
Les princes de la nuit, aux bourses téméraires.
Passent, passent les heures à te voir disparaître.
Un, deux, trois ! Où est tu ? Dans la rue ! Et vers l’Or !
Déjà Paris s’éveille à ma triste fenêtre,
Et je jette aux pavés, mon ultime regard,
Las de ton absence, épuisé, je m’endors.
Je sais bien que demain je pourrai te revoir !
Extrait de "Marelle" © Mayer Jérémy 2008